Le Nord de l’Albanie

Krüje, Koman, Valbonë et Shkodër

Nous quittons Tirana et premier arrêt à une vingtaine de kilomètres au Nord, à Krüje, cité médiévale perchée sur une colline de pins qui sent bon la méditerranée. Louison étant dans une période « château fort/princesses/chevaliers », ça tombait plutôt bien. Et le vieux bazar est charmant (bien que rempli de chinoiseries pas du tout locales !).

Direction ensuite la côte ! Autant le littoral Sud est réputé « paradisiaque » autant s’il y a bien un endroit où on ne vous conseillera pas d’aller c’est ici. Construction anarchiques, côte bétonnée, et tellement de déchets sur les plages ! TELLEMENT. Si je ne l’avais pas vu, jamais je n’aurais imaginé que ça soit possible … personne n’a l’air choqué, ni les locaux ni les touristes. Les enfants jouent au sable au milieu des déchets ou se baignent avec les sacs plastiques qui flottent, les joggeurs sautent par dessus les déchets ! Même les plages « entretenues » (celles où les transat/parasol sont à louer) sont sales.

Après cette pause mer – où personne n’aura eu envie de se baigner – en route (jolie troupe) pour les montagnes ! Nous empruntons la SH25 qui est en fait une piste défoncée (32km en 2h !). On était prévenus 🙂

Sur les bons conseils d’Aurore, nous partons pour une traversée du lac Koman et pour cela plusieurs compagnies de ferry se disputent le marché. Sur les 3 compagnies, nous avons fait le mauvais choix ! Levés de bonne heure (la 3ème fois qu’on met un réveil en 2 mois), nous voilà à 7h45 à l’embarcadère. Embarcadère qui se situe sur une micro plateforme. Plateforme qu’on rejoint après avoir traversé un tunnel de 1km. Tunnel à une seule voie étroite mais en double sens et évidement, personne ne régule la circulation … La dose de stress du matin ! Et ce n’est que le début (wouh le suspens de dingue).

Le ferry est en fait un bac, pas de première jeunesse. On comprend illico que notre énorme Champion risque d’avoir du mal à embarquer … il y a une marche de 20cm de haut entre la plateforme et le bateau, quelques bouts de bois et de cordes venant combler le « trou ». Les mecs insistent, on tente et bim ça touche dessous, on ne passe pas évidement.

S’en suit une discussion (TRÈS) animée, on aimerait changer de compagnie, mais impossible de se faire rembourser et plus personne ne parle anglais évidement dans ces cas là … On décide de bloquer l’embarquement (sur une mini plateforme avec un véhicule de 7m de long c’est facile), puis d’appeler la Police, qui sera courtoise et hyper réactive, et finalement on embarquera, non sans une grosse dose d’adrénaline encore.

Une fois la tension retombée on savourera cette traversée qui est vraiment magnifique ! Le lac est d’un bleu incroyable, sinuant entre de hautes falaises calcaires.

Un groupe de chanteurs du Montenegro met l’ambiance (chants polyphoniques qui ne sont pas sans rappeler ceux des Sardes ou des Corses ou des Basques – des gens de fort caractère en somme 😉 ). Et les filles se dégotent même une baby sitter !

Débarquement à Fierze, nous rejoignons Valbona en une petite heure. Et waouh ! On se croirait dans les Écrins 🙂

Le parc national de la vallée de Valbona fait partie des Alpes dinariques et culmine à 2700m. Valbona est le point de départ de nombreux itinéraires de randonnées, camp de base pour l’escalade ou l’alpinisme.

On s’est contenté du parc de jeux, de quelques « balades » et de caresser les truites de l’élevage 😉

On refait le plein de sarriette !
Encore un spot sympa pour la nuit

Seul point noir ici encore : les déchets ! Tristesse, indignation, colère, consternation … je suis passée par toute une palette de sentiments. Le système de ramassage des déchets (et de traitement ensuite j’imagine) aurait besoin d’être modernisé. Mais il y a aussi les mentalités et les mœurs à faire évoluer. Alors que je ramassais un sac de 100L de déchets, des gens jetaient leurs paquets de chips vides ou leurs bouteilles d’eau par terre, à quelques mètres de moi …

Alors que la rivière Valbona (qui donne son nom au bled) est si belle ! Cristalline et d’une couleur turquoise incroyable (comme le lac Koman dans lequel elle se jette, CQFD ?!).

Nb : Pas de ravitaillement à Valbona, il faut faire le plein de provisions à la petite ville qui se trouve à 30 minutes (Bajram Curri).

Pour quitter Valbonë et contourner le lac de Koman, on choisi d’emprunter la SH22. Une route en plutôt bon état mais qui serpente à flan de montagnes sur une centaine de kilomètres. Le panorama est incroyable. Mais c’est long. Très long.

Fascinant de voir le grand nombre de villages qui survivent encore ici, reculés et à plusieurs heures de la première ville …

Spot sauvage pour la nuit …
… et chambre avec vue !

Le lac de Shkodër est la frontière naturelle entre le Monténégro et l’Albanie et constituera donc notre dernière étape dans ce pays. Le camping dans lequel on se pose (Lake Shkodra Resort) est tellement chouette et les baignades dans le lac tellement agréables, qu’on prolongera un peu notre stop ici.

Il n’y a pas foule (début juin) et il n’est pas rare qu’on soit seul sur le ponton. On a croisé des couleuvres nageant le dernier jour uniquement, heureusement 😉

Plan anti-canicule

La ville de Shkodër est assez sympa (même s’il faisait vraiment trop chaud pour flâner quand nous y étions : 38°C à l’ombre le 15 juin !). Sur la place principale se côtoient à quelques dizaines de mètres, une cathédrale catholique, un monastère orthodoxe et une grande mosquée. L’Albanie est vraiment un exemple de cohabitation religieuse !

3 édifices de religions différentes à quelques dizaines de mètres
Mosquée « de plomb »

Chère Albanie, on t’a tantôt adorée, tantôt détestée. Mais jamais tu ne nous as laissés indifférents ! Dépaysante, fascinante, accueillante. Et en pleine mutation.

Nous serons donc restés en Albanie du 1er au 16 juin. Et voici quelques infos en vrac :

  • Monnaie : LEK (1€ = 120 LEK) – la vie est globalement bon marché.
  • Langue : Albanais (bonjour = mirdita, merci = faleminderit, oui/non = po/jo) – On s’en est sorti avec ça pendant quinze jours, les locaux appréciant comme toujours qu’on fasse l’effort de prononcer quelques mots.
  • Réseau 3G hors Europe (carte SIM pour une quinzaine d’euros ou déconnexion garantie !)
  • Accueil : au top ! Sourires, saluts de la main du bord des routes, bonbons (et paquets de chips !) offerts aux filles, aide quand on était paumé, bons conseils …
  • Gastronomie : byrek ou lakror (pâte filo fourrée à la viande ou au fromage ou aux légumes), goulash, truite, viande grillée, fergese (tartinade poivrons-fromage), kefir et fromage typé feta, influence ottomane et grecque. Et sans doute beaucoup d’autres plats qu’on n’a pas testé mais c’est globalement de la cuisine « rustique ».
  • On reviendra pour : voir le Sud du pays , ses plages mais aussi ses villages préservés (Berat, Gjirokaster) et puis randonner dans ses montagnes.

Pour en savoir plus sur ce pays, je vous invite à regarder ce documentaire (en 2 parties) qui n’est pas récent mais qui donne vraiment un bel aperçu du pays :


One thought on “Le Nord de l’Albanie”

  1. Super ce blog ! Dépaysant à seulement quelques heures (jours) de route de la France. Le T6 en frétille d’avance 🙂

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